Je hais ces jours où le temps qui passe semble plus capricieux encore que d’habitude. Trop lent, puis trop rapide, il se montre insaisissable, mais ne s’impose pas moins comme une contrainte à intégrer. Vite ! Vite ! Vite ! et les battements du cœur peinent à se mettre en rythme, les listes de tâches se mettent à onduler, les papiers s’éparpillent et les dossiers en cours nous paraissent soudain étrangers. Au bout d’une journée comme celle-là, en octobre 2006, j’avais griffonné dans un carnet les premiers mots d’un texte qui est devenu Heure Ovale. Rangé avec les autres dans un dossier de mon PC, il dormait, éteint, désormais inutile.Cet après-midi, je me demandais quelle pouvait être la couleur réelle de mon bureau sous le tapis des feuillets morts de mes préoccupations professionnelles. « Il faudrait mieux organiser tout ça, quand j’aurai un peu de temps ! » Deux ans après, j’ai alors repensé à Murielle et à ses soucis d’heure ovale.Murielle pensait tout haut. Depuis une semaine, elle éprouvait le besoin de mettre en mots sonnants ses tentatives d'organisation, pour ne pas les laisser s'envoler, poussées trop fort par le vent de la folie naissante. «Je ne suis pas folle, répliqua-t-elle pour se rassurer. Juste un peu débordée.