posté le vendredi 25 septembre 2015 à 07:39

Le mur du son

 

http://www.karenplimmerphotography.com/

 

 

J'ai appris tôt à renoncer, à fermer les portes, à partir sans regret pour survivre et avancer.
Depuis quelques années, je travaille à désapprendre.
À souffrir la nuance, à cultiver des liens, à accepter mon imperfection en plus de celle des autres.
Le week-end du 11 septembre a constitué une étape importante.
Une porte que j'avais murée s'est rouverte soudain.
Je peux chanter.
J'en ai le droit.
Une porte s'est rouverte et le mur est brisé.
Je peux chanter pour moi, pour ceux que j'aime, pour ceux qui veulent.
Le chant n'est pas réservé à un dieu ou une Église.
Je peux chanter ce que je veux.
Une porte s'est rouverte, sur un monde bien plus vaste que je ne l'aurais cru.
Le chant.
Profond et large.
Une porte s'est rouverte.
Je suis debout sur le seuil.
Soufflée.
Émue.

 


 
 
posté le samedi 04 avril 2015 à 23:14

Séance de Dédicaces à Pantin le 11 avril

Samedi prochain, le 11 avril à partir de 15h, je  serai en dédicace à la Librairie La Malle aux Histoires

81avenue Jean Lollive

93500à Pantin

 

 

 

 

 

 

J'y serai avec mon amie Nathalie Ruas et quelques-uns de mes livres : Noir sur Blanc aux éditions Henry, Connexions Interrompues chez Rivière Blanche, Faites Demi-tour dès que possible aux Éditions La Volte, et des nouvelles Fantastiques des Editions Malpertuis

 


 
 
posté le samedi 10 janvier 2015 à 16:56

Après ça...


 


 

J'aurais pu le faire.

J'ai été de ceux qui ont des arguments tout faits pour excuser tous les crimes.

J'ai été de ceux qui, nourris au sein, de cette vision du « eux contre nous », se sentent en guerre au quotidien.

J'ai été de ceux qui, plongés, dès la naissance, dans un système de pensées religieux, sont incapables de penser par eux-mêmes.

J''ai été une petite fille prisonnière d'une vision du monde simple et manichéenne, coincée dans une façon de penser et incapable d'en sortir, non pas par bêtise ou par entêtement.

Coincée parce que j'ignorais qu'il y avait des portes et, derrière elles, d'autres façons de penser.


Enfant, j'entendais des discours d'exclusion.

Peuple choisi contre tous les incroyants.

Peuple élu, supérieur mais non reconnu.

Peuple persécuté et qui se préparait à l'être encore davantage.

Mon père parlait souvent du paradis dont nous hériterions à force de sacrifices, mais aussi des bois où nous irions nous cacher « à la fin des temps ».

Il n'y avait que ce monde-là.

Que cette vérité.


Les adultes trouvaient chaque jour des preuves, dans les disques à l'envers, sur les paquets de lessive et dans les faits divers des journaux. Des preuves irréfutables que « la fin est proche », des « signes des temps », des indices que Ça avait commencé.

Pourquoi douter de ceux qui savent ?


Au contraire, j'étais passionnée. Prête à me battre pour ce qui était juste. Prête à mourir pour hâter le règne d'une Vérité plus grande, plus importante que moi.


Puis, je suis allée à l'école.

Pas l'école privée. Nous étions pauvres, heureusement.

L'école publique.

Et j'y suis restée.

On m'a autorisée à rater l'école le samedi. Ce que j'ai fait, jusqu'au bac. Un jour par semaine raté « pour des convictions religieuses », comme on dit.

L'idée d'agir autrement, d'être assise parmi mes camarades un jour de repos sacré n'était même pas concevable. Un péché impardonnable, une trahison pire que la mort même.

Je restais fidèle à la foi de mes parents.


Pendant ce temps, mon cerveau se transformait.

Ma pensée s'ouvrait.

Mon horizon s'élargissait.

En douceur.

Pas par la force.

Parce que je suis allée à l'école.

J'y suis allée et j'y suis restée.


J'ai vu des directions interdire l'école à des enfants parce qu'ils ne venaient pas le samedi.

« Ils n'ont qu'à aller dans les écoles privées ! »

J'ai vu des directions rejeter hors de l'école des lycéennes voilées, sans ouvrir le dialogue.

« Elle a seize ans, elle peut démissionner si la laïcité ne lui va pas. »

Aujourd'hui, je vois des directions, des collègues, essayant, soudain, d'inculquer de force les bonnes valeurs aux petits Ahmed, Medhi et Moustapha, qu'ils ont pris de haut depuis des années. Essayant d'en appeler à la raison de Ouarda, Mounia et Zineb, qu'ils ont méprisées tout ce temps-là et qu'ils méprisent encore.

« Vous avez tort, vous êtes du mauvais côté ».


Ça ne marche pas comme ça.

Ça ne marchera pas comme ça.


Comme beaucoup, je suis blessée, dans ma chair et dans ma plume.

Mercredi 7/1, je me suis agglutinée auprès de gens qui prônent l'écoute contre la haine, l'expression contre l'oppression. Il y avait aussi les autres. Ceux qui avaient peur, surtout peur et qui tentaient de conjurer leurs angoisses, de se sentir moins seuls.

Dimanche11/1, je défilerai avec des gens qui croient au respect de l'autre, aux libertés fondamentales, à l'amour, au vivre ensemble.

Il y aura aussi les autres. Ceux qui ont peur et qui cherchent vengeance. Ceux qui haïssent ce qui n'est pas comme eux. Ceux qui réclament plus de sang et de larmes.


Je suis allée à l'école.

J'y suis restée.

Parce que l'éducation me semble plus efficace que la répression.

 


Commentaires

 

1. colea  le 10-01-2015 à 17:26:52  (site)

Merci pour ce magnifique témoignage

2. k_tastrof  le 10-01-2015 à 17:55:30  (site)

à défaut de pouvoir proposer à chaud une réflexion globale et posée

 
 
 
posté le mercredi 28 mai 2014 à 21:41

Antiquité et antiquité !

 

Rome - Fresque de Pompéi - Vers 60-63 après J.C.

Le silence de ce blog est si épais qu'on pourrait y entendre tourner les pages d'un livre.

 

Ces derniers mois, ce sont des pages de ma vie qui se sont tournées, difficilement, parfois, mais globalement pour le meilleur.
Entre ces tranches de réel, peu de place pour l'écriture qui a su, toutefois, s'en contenter.

  

Bien qu'ayant manqué une bonne partie des rendez-vous annuels de la science-fiction, je vous ai rencontrés au salon du livre de Paris, où je signais Noir sur Blanc, à ce jour mon "best-seller".

 

 

J'ai aussi vu paraître plusieurs nouvelles.
 
Après "Sanguine", mon petit chaperon rouge irisé de sorcellerie paru dans l'anthologie de Zone Franche l'an dernier, j'ai libéré deux autres textes.
 

 

J'ai, tout d'abord, accepté l'exercice d'une nouvelle sur le thème "Antiquité et Science-fiction", malgré mes lacunes en histoire. J'ai usé d'astuce et je m'en explique en préambule de "Sur le Pont", publié, en bonne compagnie, dans L'anthologie Dimensions Antiquité, chez Rivière Blanche.

 

 

 

 

Pour rester dans les antiquités, j'ai eu également la suprise de voir une de mes vieilles nouvelles, belge de toutes les façons possibles, paraître dans la revue Galaxies [Mercury] n°29.  "Equation Remarquable".

 

 

Au moment même où je rédige ces mots, j'entends des petits pas furtifs. D'autres textes sur le départ ?
 
Je vous tiens au courant, évidemment !
 


 
 
posté le mardi 31 décembre 2013 à 13:34

2013 : vers l'achèvement ?

 

 

 

Si 2012 reste l'année où Noir sur Blanc a quitté le tiroir pour devenir une œuvre publique, 2013 sera le temps de l'accomplissement, au sens où l'entendait Sartre :

« Puisque la création ne peut trouver son achèvement que dans la lecture, puisque l'artiste doit confier à un autre le soin d'accomplir ce qu'il a commencé, puisque c'est à travers la conscience du lecteur seulement qu'il peut se saisir comme essentiel à son oeuvre, tout ouvrage littéraire est un appel.» Qu'est-ce que la littérature ? 

 

Chaque rencontre m'était l'occasion de découvrir un peu plus mon propre livre ainsi que sa perception par ceux qui se l'étaient appropriés, les lecteurs.

 

J'ai pu lire des avis sur Noir sur Blanc sur des sites et des blogs, sur la page facebook du livre, sur les articles des communautés de lecteurs, j'ai entendu les avis d'animateurs de radio et rencontré des lecteurs et futurs lecteurs lors de salons, notamment en région parisienne ( Chatenay-Malabry, Vaux-le-Pénil, Dourdan..)

Je vous ai déjà parlé des Palabres autour des arts où je jouais le rôle de l'invitée.

 

L'expérience la plus achevée, la plus touchante, à mon sens a eu lieu au Salon du Livre du Touquet.

Le 22 novembre, j'y rencontrais des lycéens entre 16 et 18 ans qui avaient travaillé sur Noir sur Blanc avec leurs enseignants de français.

Ils avaient lu le livre, l'avaient étudié et souhaitaient me poser des questions.

Outre quelques questions techniques sur l'écriture, ils me proposaient, avec leurs interrogations, leurs comparaisons et leurs avis, un nouveau regard sur ces lignes auxquelles je pensais avoir donné leur forme définitive.

 

Depuis, j'ai soif d'échanges de ce genre. Mes jeunes lecteurs pensaient apprendre de moi, ils m'ont beaucoup appris. Sur eux, sur moi, sur mon texte, sur le leur !

 

Je suis prête à recommencer en 2014 !

 

 

 

 


 
 
 

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