Le Fanzine Géante Rouge, alors dirigé par Hugo Van Gaert, était à son premier numéro quand je l'ai connu. Le sérieux de la sélection en faisait une publication à part, mais les fautes d'orthographe minaient l'ensemble.
J'ai proposé de m'occuper des corrections et n'ai jamais songé à soumettre un de mes textes. C'est Lucie Chenu à qui je faisais lire Contretemps qui m'a dit «Envoie le à Pierre (aka Hugo), il aimera sûrement.»
C'est une histoire d'amour qui se passe dans un futur un peu grinçant dans lequel les gens n'ont plus l'habitude de se toucher et de se voir. Eux, se découvrent et veulent faire l'amour, pour de vrai. Alors, forcément, le contact est puissant, dévastateur, destructeur, au point de faire un trou dans la tame de l'espace-temps.
Hugo-Pierre a aimé.
C'est comme ça que Contretemps est paru dans le Géante Rouge 3, sous la même couverture que le génial Xavier Mauméjean.
Quelques mois après, Hugo m'a demandé de présider le jury du concours Géante Rouge. Il s'agissait de sélectionner les meilleurs textes écrits à la suite des phrases suivantes :
« Elle se souvenait parfaitement de la date : c'était justement le jour où Lila avait emménagé, le lendemain de l'arrivée de ce vaisseau»
Une quarantaine de textes et tellement de vaisseaux spatiaux, de Lila brunes et éventuellement lesbiennes et d'invasions extraterrestres que j'ai eu envie de voir autre chose. Cet autre chose, je l'ai écrit. C'est Et Rose, elle a vécu et les vaisseaux sont très très différents. Le texte a été publié dans le supplément abonnés avec quelques uns des textes qui se sont distingués sans être primés.Il est lisible sur mon site.
J'ai également rédigé l'édito et les commentaires des textes dans ce numéro que j'habitais avec Catherine Dufour et l'illustratrice Charline.