Les Utopiales de Nantes, un de ces rendez-vous où certains ont choisi de se montrer en treillis ou en peluche-bas-résilles !
Une de ces étapes de l'année où se mesure et se corrige l'écart pris, sans s'en rendre compte, avec ce que l'on est.
J'y suis allée sans le masque ni l'armure auxquels nous contraint le quotidien. Je ne représentais que moi, mon livre, mes travaux, mes pensées délirantes.
Forcément, j'en reviens, le cœur et la tête débordants de souvenirs.
Des conférences, des expos, des tables rondes et puis un film, Verbo. Qui a réussi à me lacérer de l'intérieur, à me couper le souffle, à pulvériser les barrages de mes larmes. Un plaisir atroce, comme un de mes cauchemars, en mieux réalisé ! Faut-il maudire ou adorer Eduardo Chapero-Jackson?
Mais ce qui reste, qui nourrit, qui tient chaud, c'est tout le reste. De belles rencontres, certaines même, très touchantes, des retrouvailles, des fous rires, des conversations à bâton rompu, jusqu'aux heures les plus indues, des livres, trop comme toujours, et une cure de bière interrompues, juste le temps de changer de verre.
Cette année, soleil oblige, il convient de rajouter des terrasses, une balade en bateau, quelques pas dans Trentemoult, la visite du château (enfin !) et pour la touche futile, un énième collier, nouvelle pièce de la série "osons quelques gouttes de couleur".
Alors pour quelque temps, plus rien ne peut m'atteindre.
Ni les enfants surexcités du train retour, ni les révélations intimes de l'ado dans le métro, ni les sanglots téléphoniques de la quinquagénaire aigrie, ni même l'affluence sur la ligne 4.
Rien ne peut me voler cette satisfaction : cette année encore, j'y étais.